Document précédent Document suivant
Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (10 octobre 1912)

Citer ce document : Nau, John-Antoine, Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (10 octobre 1912), Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 24 avril 2024, https://m3c.universita.corsica/s/fr/item/100497

Signaler une erreur ?
Titre : Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (10 octobre 1912)
Description : Correspondance manuscrite originale de John-Antoine Nau à Toussaint Luca, le 10 octobre 1912 depuis Porto-Vecchio, Tournant de la Marine.(Support : papier libre)Retranscription : Porto-Vecchio, 10 octobre 1912,Tournant de la MarineMon cher ami,Votre affectueuse lettre m’a fait le plus grand plaisir. Je rentrais, justement, d’un voyage assez fatigant chez les Pinzuti et j’ai eu, dans l’île qui me devient chère, la joie de trouver tout de suite la poignée de main épistolaire d’un Corse pour lequel j’éprouve la plus vive sympathie.C’est un beau pays, votre Corse.Malheureusement, l’admirable baie de Porto-Vecchio, si saine malgré les calomnies continentales, si vertement boisée, si exquise, est actuellement sous des nuages que l’on croirait fabriqués en Seine-et-Oise. (Made in Germany, si l’on veut).Alors, vous voilà dans l’Administration.Ne soyez pas trop dur pour mes frères, les bons réacs, qui sont d’excellents bougres, je vous l’assure. Je sais que vous êtes un terrible extrême-gaucher mais cela ne retire rien à mon amitié pour vous, si gentil quoique radical-socialiste.Du reste, les haines politiques, c’est de la blague. Dans notre pays, nous sommes tous des frères, -pas si ennemis qu’on le croit,- malgré les imprécations dont les vaincus chargent les vainqueurs. Il y aura une réconciliation nationale plus tôt qu’on ne croit. Je vous envie de pouvoir aller assister au mariage du cher ami Guy Lavaud. J’aurais eu bien du plaisir à m’y trouver, mais je suis si sauvage, si Caraïbe et au besoin Canaque et Zoulou, (tout cela ensemble malgré toutes les lois de l’anthropologie), qu’il est préférable que je demeure dans mon île. J’aurais dégoûté la noce avec ma tête d’homme « qui cherche toujours la sortie. »Il est triste d’être incivilisé à ce point, mais je n’y puis plus rien : je suis trop vieux !En vous remerciant encore de votre lettre si cordiale, je vous serre bien affectueusement la main.Votre ami,John-Antoine NauJe vais écrire au copain Lavaud.
Type : Manuscrits
Créateur : Nau, John-Antoine
Contributeur : Luca, Toussaint
Date : 10 octobre 1912
Couverture spatiale : Porto-Vecchio (Tournant de la Marine)
Langue : Français
Relation : Fonds John-Antoine Nau
Source : Gherardi, Eugène F.-X., Tournant de la Marine : La Corse de John-Antoine Nau 1909-1916, Ajaccio : Albiana, 2016.
Licence : Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, à la condition expresse de citer l’institution de conservation et l'identifiant de la ressource comme suit : « Médiathèque Culturelle de la Corse, [identifiant de la ressource] ».
Droits : Collection particulière

Ajouter un commentaire

J’accepte les conditions d’utilisation et j’accepte de publier ma contribution sous licence CC BY-SA.

Commentaire

Aucun commentaire pour le moment ! Soyez le premier à en ajouter un !