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Correspondance de John-Antoine Nau à Jean Royère (28 octobre 1913)

Citer ce document : Nau, John-Antoine, Correspondance de John-Antoine Nau à Jean Royère (28 octobre 1913), Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 28 mars 2024, https://m3c.universita.corsica/s/fr/item/100369

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Titre : Correspondance de John-Antoine Nau à Jean Royère (28 octobre 1913)
Description : Correspondance manuscrite originale de Johan-Antoine Nau à Jean Royère, le 28 octobre 1913 depuis Porto-Vecchio.(Support : papier libre)Retranscription : Porto-Vecchio, 28 octobre 1913Vieux frangin,Merci encore pour ta lettre si gentille à laquelle je répondis hier :Aujourd’hui je viens encore t’embêter au sujet de la famille Valli dont je ne suis décidément qu’un vil séide :Toi qui connais un peu Barthou, ne pourrais-tu obtenir pour le neveu de Valli, Jacques Taffani qui sortit une fois avec toi, en bateau, une pension de 1.500 francs ancien au lieu de celle de 1.100 francs qu’on lui fait à Montpellier. Ce gosse de 20 ou 21 ans est très intéressant et très sympathique. Il est boursier de licence (ès sciences) à Montpellier, ou plutôt le sera dans peu de temps ; et il paraît que la pension que l’on fait aux boursiers de licence est élastique, – et, – de 1.100 peut passer à 1.200 et même à 1.500. Taffani est gentil, de bonne famille et très pauvre tout en étant très distingué.Il paraît qu’il a été épatant aux lycées de Bastia et de Marseille, que c’est un vrai costaud en sciences ; moi qui le connais presque aussi peu que toi, je le juge très intelligent et bon gars ; – je crois même qu’il est d’une intelligence extraordinaire. Or Valli m’affirme qu’un seul mot de Barthou pourrait lui assurer sa petite affaire.Je suis navré de t’embêter encore, – comme toujours ! – mais je sais que tu es un type selon mon coeur, un de ces gaillards qui, comme moi, quand je le pouvais, n’hésitent pas à faire 42 lieues ½ pour assurer le sort d’un inconnu sympathique.Tu vois comment nous sommes nous, les Corses, vrais, – ou fils adoptifs du pays ! Nous consentons à gêner, à ennuyer, à faire manoeuvrer pour sa plus grande fatigue et son plus grand ennui, un frère plus qu’ami, quand il s’agit d’un compatriote (??) Oui, l’amour du piston est en nous, comme tu le disais si justement ! Et puis, qu’est-ce que tu veux ? Je n’ose pas refuser de t’écrire quand on me parle d’un type intéressant et qu’on me dit : « Ah ! Mossié Rouillé, il pourrait pêt-être y mettre un coup dé main ! » Alors je faiblis malgré mon respect pour ton repos que j’ai si souvent dérangé ! Je dis « je vais lui écrire et nous verrons ! Je ne vous garantis rien, mais c’est un brave type, vous savez ! » Ça me dégoûte affreusement de t’assomer de toutes mes histoires corses, de te demander encore de trimer, de te fatiguer pour un tas de bougres que tu connais à peine, mais je suis d’une faiblesse hideuse !T’aurai-je assez embêté avec mes Corses !Reçu une très gentille et affectueuse lettre de Coulembier-Norac. Ce gars-là s’est ennuyé de nous deux à St-Gildas-de-Rhuys (Morbihan) cet été. Il se disait : « Ah ! si je pouvais être avec Royère et Nau en Corse, je serais très heureux ! Et de même s’ils étaient ici ! » Nous nous faisons des copains, tu vois.Norac a dû t’écrire pour le poème de lui que tu as inséré.Yette et moi, toujours nostalgiques, t’embrassons de tout coeur comme nous t’aimons, ainsi que la chère Boudette et l’amie Guezitte.Ton vieux frère qui voudrait bien que tu sois condamné à de « l’interdiction de séjour à Paris ».John-Antoine NauDis mille choses à la soeur de ta femme, Mme Elisa, et à ce bon M. Elie.Jeudi 29 octobre. Reçois ta bonne lettre à l’instant. Merci pour l’affaire Gaston-C Lévy66. Merci pour [ton] mot trop aimable dans l’article du « Paris-Journal ». T’écrirai samedi. Merci pour bonne idée Opéra-Comique mais les tritons sont dangereux au point de vue « ridicule ». Je créerai une nouvelle dégaine pour tritons sans queue.
Type : Manuscrits
Créateur : Nau, John-Antoine
Contributeur : Royère, Jean
Date : 28 octobre 1913
Couverture spatiale : Porto-Vecchio
Langue : Français
Relation : Fonds John-Antoine Nau
Source : Gherardi, Eugène F.-X., Tournant de la Marine : La Corse de John-Antoine Nau 1909-1916, Ajaccio : Albiana, 2016.
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